Peut-on adhérer politiquement à un État tout en conservant sa liberté d'expression ? C'est la question que pose dès le début de la Révolution cubaine, en 1966, ce groupe de quinze jeunes écrivains rassemblés autour de la revue El caimán barbudo affiliée au parti communiste de Cuba. L'évolution du régime et de son rapport à la censure et à l'art, le retentissement national et international de leurs œuvres les feront formuler de nouvelles réponses poétiques et littéraires à cette question, pour certains depuis l'exil et la dissidence, pour d'autres depuis l'île où ils cherchent une voie singulière. Croisant des méthodes liées aux études littéraires et aux sciences sociales, ce livre interroge les liens entre la littérature et son contexte d'écriture et pose la question fondamentale de la possibilité d'une vraie indépendance en art.